METRO 2033 de Dmitry Glukhovsky


20/20

Edition
:
L'Atalante (Grand Format - 2010)

Origine de l'auteur: Russie
Traduction: Denis E. Savine
Titre original: Mempo 2033
Genre: Science-fiction, anticipation, post-apocalyptique
Série: Metro ( En cours - 3 livres)
Nombre de pages: 631





2033.
Une guerre a décimé la planète. La surface, inhabitable, est désormais livrée à des monstruosités mutantes. Moscou est une ville abandonnée. Les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain, où ils ont tant bien que mal organisé des microsociétés de la pénurie.
Dans ce monde réduit à des stations en déliquescence reliées par des tunnels où rodent les dangers les plus insolites, le jeune Artyom entreprend une mission qui pourrait le conduire à sauver les derniers hommes d'une menace obscure... mais aussi à se découvrir lui-même à travers les rencontres improbables qui l'attendent.





Ce livre est une véritable bombe à retardement ! Dans le bon sens du terme.
L'auteur nous sert une histoire où le rythme et la tension montent  crescendo pour venir nous exploser en pleine figure sur la fin. Il nous montre qu'il maîtrise parfaitement son récit. Personnellement j'ai adhérer et adorer du début à la fin. C'est une réussite totale, un sans faute. Ce livre m'a littéralement scotché. Transporté. Fait frissonné. Subjugué. Et ce malgré les nombreuses et parfois longues descriptions. Quand le rythme vient un peu à s’essouffler c'est uniquement pour nous laisser le temps de reprendre notre respiration avant que celui-ci ne reparte de plus belle. Dmitry Glukhovsky nous sert aussi un twist final des plus génial. Vraiment la fin m'a ... Y a pas de mots, elle est juste parfaite ! :)

Un des aspects qui m'a assez étonné avec ce livre est que je m'attendais à me trouver face à un livre à la limite de l'horreur, super gore, avec du sang partout et une surdose de testostérone à en être dégoutée. Finalement le livre est bien plus subtil que ça. L'auteur joue sur l'angoisse et sur nos peur mais pas uniquement à coup de gros monstres badass qui sortent de tous les recoins. Il joue davantage sur nos peur les plus primales: la peur de la solitude et la peur de l'inconnu et du noir. Dans cet environnement que sont les lugubres tunnels moscovites, il a pu y aller à cœur-joie sur la suggestion du danger en plus du réel danger qui rôde alentours. De cette manière il parvient vraiment à instaurer un sentiment de malaise permanent mais super efficace.
Bien sur le livre contient son lot de créatures surnaturelles et effrayantes, je vous épargne leurs descriptions, c'est tellement mieux de les découvrir au fur et à mesure.

C'est donc dans cet environnement angoissant et claustrophobisant (oui je sais, ce mot n'existe pas mais je le met quand même) des tunnels et rames de métro de Moscou, que notre jeune héro va devoir affronter les dangers les plus vils. Et ces danger ne sont pas toujours ceux que l'on croit car évidemment quel est le pire prédateur de l'homme ? l'homme lui-même évidemment. On se doute bien que dans ce climat de survie, la cohabitation n'est pas toujours facile. Il a fallu réorganiser totalement la vie au quotidien et de cela a émergé la création de divers groupuscules ou factions ayant de plus ou moins bonnes intentions, c'est selon.


"- Une meute de chacals sent la bête malade sans erreur possible, mon jeune ami, dit Khan, et Artyom faillit le repousser en voyant danser dans ses yeux des flammèches carnassières. Le malade est un fardeau pour la meute et une menace pour sa santé. C'est pour cette raison que la meute s'en débarrasse. Qu'elle le réduit en miette. En mi-e-ttes."

J'ai beaucoup aimé suivre Artyom dans ses aventures. Cela m'a fait pensé à un voyage initiatique. Tout le long de son périple, il va rencontrer des gens et être confronté à pas mal de situations qui souvent le dépassent et le poussent à réfléchir, à se questionner sur le sens de la vie (et de sa vie) ainsi que la place de chacun dans ce monde en réorganisation constante. En parcourant les ténèbres des sous-sols moscovites, Dmitry Glukhovsky dépeint également les ténèbres et la noirceur de l'âme humaine.
On rencontre pas mal de personnages et c'est là qu'il y a un petit bémol: j'aurais voulu davantage de profondeur dans ceux-ci, que certains avec un potentiel énorme soient mieux exploités.
Cela manque aussi cruellement de personnages féminins ! C'est bien dommage, mais d'un côté ça a du bon: pas de risque d'avoir une histoire d'amour à l'eau de rose qui viendrait gâcher l'histoire. J'aurais quand même bien vu une femme forte pointer le bout de son nez dans tout ce capharnaüm.

L'auteur à su habilement mélanger toutes sortes de références dans son récit (dont certaines m'ont probablement échappées, dont j'ai compris à moitié), qui sont super intéressantes. Il mélange des faits historiques avec des références politiques et des mythes pour nous servir un cocktail explosif et instructif. J'ai aussi beaucoup aimé qu'il utilise un environnement réel (logique en somme dans un livre d'anticipation) à savoir les vraies voies du métro situés sous Moscou. Et heureusement qu'il nous à gentiment mis à disposition une carte de ces stations afin de pouvoir se repérer (à l'intérieur des couvertures, en rabat).
Plan réel des stations
Plan des stations dans le livre



J'ai bien accroché à l'écriture également, il y a beaucoup de descriptions donc il faut aimer les pavés pour se lancer dans ce livre, mais elles servent tellement bien l'histoire que c'est passé sans soucis dans mon cas. J'ai lu à gauche à droite sur le net que c'est un des aspect qui a pu déplaire à pas mal de lecteurs.

En résumé c'est donc une excellente lecture, coup de cœur,  que je recommande aux amoureux de science-fiction et de bonnes histoires bien ficelées, à condition que vous aimiez les gros livres avec des moments plus calmes assez descriptifs. Soyez aussi rassuré: même si c'est perturbant au début de lire des prénoms et des noms de stations en russe, on s'habitue assez vite.
Une chose est sure: la suite m'attend patiemment, mais il ne me faudra pas longtemps avant que je ne plonge dessus.


Ce que j'ai préféré:
° L'ambiance noire et précaire
° L'histoire
° Les personnages et surtout Artyom
° La fin 

Ce que j'ai moins aimé:
° Le manque de personnages féminins, c'est dommage




Rien que pour le plaisirs des yeux: voici quelques images des stations de métro à Moscou. J'ai été super étonnée par la beauté de celle-ci, et ça m'a donnée une vision différente des environnements lors de ma lecture. Bien que l'auteur nous inscrit clairement qu'elles sont souvent constituées de marbre, je n'avais pas imaginé ça si grandiose.
Station Komsomolskaya, Moscou - © David Burdeny
Station Arbatskaya, Moscou - © David Burdeny
Station Kievskaya, Moscou - © David Burdeny













Pour aller plus loin:
Ce livre fait partie d'une trilogie (jusqu'à présent en tout cas) dont les suites s'intitulent Metro 2034 et Metro 2035. Le dernier tome est déjà paru en Russie et sera disponible chez nous à partir du 23 mars 2017 en grand format (source: Fnac).
Le livre a connu un énorme succès en Russie et a ensuite été traduit en plus 20 langues à travers le monde. Ce qui a davantage aidé à la notoriété de son livre, est la sortie d'un jeu vidéo basé sur celui-ci, portant le même nom. Il s'agit d'un FPS, oserez-vous franchir le seuil et vous engouffrez vous-même dans les profondeurs de ce labyrinthe de ténèbres ...


Chronique du 2ème tome: Metro 2034

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Commentaires

  1. Bon et bien on a quasiment le même ressenti, c'est cool,,j'ai hâte qu'on se fasse le 2034 de la même manière que celui ci :)

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    1. Oui j'ai lu ta chronique c'est chouette que tu ai aussi tant aimé.
      J'ai trop hâte aussi d'entamer la lecture de la suite, et en lecture commune comme ça c'est vraiment sympa ^^

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  2. Tes chroniques sont sympa, j'ai globalement penser la même chose des deux livres, et je me réjouis de lire la suite! (2035) mais aussi les livres qui se passent dans le même univers (je suis tomber dessus par hasard à la bibliothèque) ^^

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    1. Merci ^^

      Je n'ai pas encore lu 2035 mais ça ne saurait tarder. Les deux autres, de Dyakov sont vraiment super aussi, je les ai adoré ! Vivement que d'autres ouvrages du même univers soient traduits.

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