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Éditeur : Arthaud, 2013, ebook. Première publication 2006
Genre : Essai, témoignage
L'espèce humaine provoque des bouleversements
irréversibles de son environnement.
Notre avenir est aussi bouché que celui des
dinosaures ! Peut-on encore espérer que l'Homo sapiens acquière enfin la
sagesse dont il se rengorge, alors que toutes les grandes questions
(pollutions, saccages des terres et des mers, climats, nouveaux virus. ) sont
négligées ou méprisées ? D'où vient cette folie suicidaire ? De ce que l'homme
est un grand singe égoïste. Il obéit à trois pulsions : sexuelle, territoriale
et hiérarchique.
Sa soif de domination le pousse à tous les
crimes, y compris contre lui-même. Guerre nucléaire, climats en folie,
empoisonnement de l'air et de l'eau, nouvelles maladies. Tout cela sera très
drôle. Et après ? Rien. La vie créera de nouvelles espèces jusqu'à ce que le
Soleil brûle définitivement la planète, dans environ un milliard d'années.
C’est un récit qui va fâcher. Indigner. Attrister. Peut-être révolter ou déprimer. Mais une chose est sure il ne laisse pas indifférent !
L’auteur ne laisse aucune place à l’espoir, car pour lui il n’y en a
pas. Il n’y en a plus. Tout est déjà trop tard. Perdu d’avance … Il nous remet
à notre place et ça fait du bien car nous en avons grandement besoin. Nous ne
sommes que d’infimes petits points s’agitant dans tous les sens à l’échelle de
la Galaxie, de l’Univers ! Comme le dit l’auteur : l’homme ne
manquera à personne, personne ni rien ne dépend de l’homme… à part lui-même.
"L’humanité n’a aucun
avenir. Elle fera encore quelques « progrès » scientifiques et techniques.
Mais aucun en morale, en amour ou en désir de paix. Elle est convoquée au néant ;
vouée à l’extinction, comme le trilobite, le dinosaure et le grand pingouin. L’homme
est un grand pingouin sans lendemain."
"Nous ne sommes ni le
fleuron, ni l’orgueil, ni l’âme pensante de la planète : nous en incarnons
la tumeur maligne. L’homme est le cancer de la Terre."
A travers ses mots choquants, se cache pourtant la vérité.
La vérité sur notre vraie nature, ce que nous sommes réellement : les
bourreaux de l’humanité, de la vie, de notre Terre. La vie sur Terre court, galope
même à sa perte, c’est inéluctable, tout ça à cause de nous : Homo
sapiens. Car nous passons notre temps à gaspiller, saccager, tuer, détruire
tout ce qui nous entoure. Nous nous entre-tuons nous-même. Que cela soit
directement (meurtres, viols, …) ou indirectement (pollution, destruction de la
couche d’ozone, déforestation, forage pour le puisement du pétrole, ...).
Ce livre ne dépeint pas l’humanité dans de belles nuances de
gris. Il l’a dépeint toute noire.
J’ai beaucoup aimé son style d’écriture, un style qui
détonne. Ses mots nous claquent au visage tel un fouet. S’abattent sur nous tel
le bourreau (que nous sommes) qui laisse tomber sa hache…Il fait preuve
d’énormément d’humour noir, très très noir ! C’est aussi ce que j’ai
apprécié, malgré la tristesse de ses propos, certaines de ses phrases m’ont
fait sourire. Il a une manière d’écrire simple mais efficace, à la limite de la
vulgarisation, pour être compréhensible et compris de tous.
"Un extraterrestre doué
de raison se tapoterait le front en nous observant. Si Dieu existe, il se moque
de nous derrière son nuage ; quand
il rit, nous croyons que c’est le tonnerre."
"Aucun chimpanzé, aucun
orang-outan, aucun gorille n’irait se suicider pour l’empereur du Japon des
singes ou le Ben Laden des anthropoïdes !"
Ce que j’ai trouvé très chouette aussi c’est qu’il utilise
les moments de l’Histoire pour ponctuer son récit, ainsi que des citations et
références à des auteurs, philosophes, théoriciens connus.
"Quant à moi, je
préfère jouer à Roméo dans sa tombe – mort d’avoir trop pleuré le corps inanimé
de celle qu’il aimait : la Terre…
Gaïa…Juliette !"
Il peut parfois aller loin. Trop loin ? Quand il ose
dire que « nous sommes tous un peu nazi », on trouve cela horrible.
C’est vrai que c’est une image forte (aurait-il pu trouver plus fort ?) Et
pourtant quand il nous explique pourquoi il dit cela, on est prêt à trouver
cela logique. C’est parce qu’il utilise une telle référence que cela à du poids
(je conçois quand même qu’il aurait pu trouver une autre image).
"Je cherche l’humanité
au fond de l’homme : je n’y vois que la moustache d’Hitler. Désolé d’être
aussi brutal et désespéré …"
Il ne parle pas que des multinationales, des grands
dirigeants qui eux sans nul conteste détruisent la nature pour leur profit, leur
soif de pouvoir et de richesses. Mais au fond nous sommes tous un peu coupable.
Lorsque nous ne trions pas les déchets, lorsque nous gaspillons l’eau, lorsque
nous utilisons quotidiennement notre voiture, lorsque nous chauffons notre
maison, lorsque nous allumons la lumière pour un oui ou pour un non, … Notre
confort nous rend tous coupable qu’on le veuille ou non.
Je regrette cependant ce parti pris de tout décrire dans le
pessimisme. Je ne suis pas d’accord. Je ne veux pas être d’accord avec ça. Même
si pour lui tout est perdu, je ne veux pas perdre cet espoir qu’on puisse
encore faire pencher un petit peu la balance, voire la renverser. Il faut
continuer, à notre petit niveau à chacun, de faire des efforts pour sauver
notre planète, ou au moins lui épargner d’avantage de souffrance ! Tous
les humains ne sont pas mauvais. Il y en a qui se battent pour préserver les
espèces animales et végétales (et là encore l’auteur arrive à dire que le peu
de personnes qui répandent le bien, aident les autres et la nature ne le font que
dans le but de satisfaire leur ego, en le clamant haut et fort à qui veut
l’entendre. Qu’ils ne le font donc que dans un but purement personnel et de
reconnaissance par les autres homo sapiens).
Je fais également un petit reproche aux nombreuses répétitions. Il tape sur le clou encore et encore même quand il est déjà tout à fait enfoncé !
"Nous retournons notre
violence contre nous-même. Nous devenons nos tueurs. Prédateurs et proies à la
fois, nous créons les conditions de notre extinction."
C’est un livre qui vaut la peine d’être lu, qui nous fait
réfléchir sur notre statut d’humain. Où nous nous plaçons par rapport aux
autres espèces, qui disparaissent une à une à cause de nous parce que nous
détruisons leurs habitations.
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, ce livre a le mérite de
faire débat, donc de nous amener à réfléchir à la question et d’en discuter.
C’est ça qui est important je pense : ne pas fermer les yeux, ne pas faire
l’autruche.
"Sur notre planète, les
jours du géant vert sont comptés. L’énoncé du problème est simple :
sachant que, dans quelques décennies, la sylve des Papous ne sera plus qu’un
souvenir, à quelle autre forêt vierge allons-nous nous attaquer ? La
réponse claque comme une gifle : aucune ! C’était la dernière ! "
Ce que j'ai préféré:
- son style d'écriture simple mais efficace
- son humour noir très cinglant
- la réflexion que cela suscite
Ce que j'ai moins aimé:
- Les répétitions
- Son pessimisme à toute épreuve
Bon et bien je crois qu'on est tous à peu près d'accord sur les mêmes choses !
RépondreSupprimerOui globalement je retrouve les mêmes qualités et défauts sur les avis à gauche et à droite ^^
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