Edition: j'ai lu
Origine de l'auteur: Américano-russe
Traduction: Billon Pierre, révisée par Durastanti Pierre-Paul
Titre original: I, Robots
Genre: Science-fiction, nouvelles
Série: Cycle des Robots (terminée, en 6 tomes)
Nombre de page: 284
PREMIÈRE LOI :
Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser
cet être humain exposé au danger.
DEUXIÈME LOI :
Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels
ordres entrent en contradiction avec la Première Loi.
TROISIÈME LOI : Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette
protection n’entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.
Cela faisait
longtemps que j’avais entendu parler d’Isaac Asimov et de son cultissime cycle
des robots. On ne tarit pas d’éloges à son sujet et après lecture de ce tome je
trouve que sa notoriété dans le domaine est amplement justifiée. J’ai vraiment
adoré ce livre. L’auteur nous sert des robots loin du stéréotype des machines à
l’intelligence artificielle voulant prendre le dessus sur l’être humain, le
dominer voir l’anéantir.
C’est tout
un concept de la robotique qu’il a inventé, avec des robots qui vivent parmi
les hommes en toute harmonie grâce à trois lois fondamentales leur interdisant
de faire du mal aux humains.
En toute
harmonie, oui et non car certains robots vont en faire voir de toutes les
couleurs aux protagonistes. Ce livre est en réalité un recueil de plusieurs
nouvelles mettant en scène des situations différentes, impliquant chaque fois un robot. Ce qui en fait
l’originalité c’est que, partant de ces trois Lois toutes simples, l’auteur nous
mène dans des intrigues où les robots concernés ne fonctionnent pas tout à fait
comme ils le devraient, c’est là que l’harmonie se brise et que ça devient
intrigant et vraiment jouissif. C’est superbement bien mené car il jongle avec
ses trois Lois pour nous montrer jusqu’où cela peut aller dans la complexité de
leurs comportements (aux robots). C’est vraiment intéressant de voir jusqu’où
il va dans les interactions et les relations hommes-robots.
« Vous
perdez votre sang-froid. Je vois mal la nécessité de dramatiser. Au fond, ils
sont inoffensifs.
- Vraiment ? » Susan Calvin s’enflamma. «
Inoffensifs, vraiment ? Vous vous rendez compte que l’un d’eux ment ?
L’un des soixante-trois robots que je viens d’interroger a menti malgré l’ordre
strict de dire la vérité. L’anomalie indiquée est terriblement enracinée et
parfaitement terrifiante. »
Ces nouvelles
ne sont pas tout à fait indépendantes les unes des autres, elles évoluent en
fait dans le temps, l’auteur brassant l’évolution robotique à travers les âges.
On suit en fait des anecdotes que le Dr Susan Calvin, robopsychologue chez US
Robots, raconte à un jeune reporter.
Et justement
j’ai beaucoup aimé cette femme. Elle se montre très froide, surtout envers les
humains, et pour cause son domaine c’est la psychologie des robots, pas celle
des humains. De prime abord, elle ne parait pas très sympathique, elle ne
sourit pour ainsi dire jamais, mais sa vision de l’être robotique est tout à
fait fascinante. Elle travaille au sein de l’US Robots, LA grosse entreprise à
l’origine des cerveaux positroniques et
de leurs fameuses trois Lois.
« Quel
âge avez-vous ? me demanda-t-elle.
- Trente-deux ans.
- Dans ce cas, vous n’avez aucun souvenir d’un
monde dépourvu de robots. Il fut un temps où l’humanité affrontait l’univers
seule, sans amis. Maintenant l’homme dispose de créatures pour l’aider, des
créatures plus robustes que lui, plus fidèles, plus utiles, absolument
dévouées. L’humanité n’est plus seule. Vous avez déjà envisagé la situation
sous cet angle ?
- Je crains que non. Je peux vous citer ?
- Oui. A vos yeux, un robot est un robot. Des
engrenages et du métal ; de l’électricité et des positrons. De l’intellect
et du fer ! Construit par la main de l’homme ! Et si nécessaire,
détruit par la main de l’homme ! Mais vous n’avez pas travaillé avec des
robots, vous ne les connaissez pas. Leur souche est plus pure que la nôtre, et
meilleure. »
Si je dois
reprocher quelques choses à ce livre, ce serait le fait qu’il s’agisse d’un
recueil de nouvelles. Je ne suis pas très fan à la base des nouvelles, je
préfère quand il s’agit d’une seule et même histoire. Je pense que c’est le cas
des tomes suivants et j’ai hâte de les découvrir. Ceci dit grâce au fil
conducteur et au fait qu’on retrouve souvent les même personnages, ce n’était
pas si dérangeant au final.
Quant à l’écriture
et bien je n’ai rien à redire. Je l’ai trouvé très fluide et assez facile à
lire, hormis les divers termes un peu pointilleux liés à la robotique mais j’ai
globalement trouvé que tout était assez facilement compréhensible malgré tout.
Ce n’est donc pas vraiment un coup de cœur par
rapport au support (nouvelles) mais c’est un vrai coup de cœur par rapport à la
manière dont l’auteur voit la robotique et à son style d’écriture efficace.
« Ecoute-moi
George. Je refuse de confier ma fille à une machine, si futée soit-elle. Un
enfant n’est pas fait pour être gardé par un être de métal. »
Weston
fronça les sourcils « Depuis quand as-tu pris cette décision ? Il y a
deux ans qu’il côtoie Gloria et je ne t’avais jamais vue t’en inquiété.
- Au début, c’était différent. L’attrait de la nouveauté. Ça me soulageait dans mon travail… et puis c’était la mode. A présent,
je ne sais plus. Les voisins…
- Les voisins ? Qu’ont-ils à voir là-dedans ?
Ecoute-moi bien. Un robot est infiniment plus digne de confiance qu’une nounou
humaine. On a construit Robbie dans un seul but : servir de compagnon à
un petit enfant. Sa mentalité tout entière est conçue pour ça. Il ne peut qu’être
fidèle, aimant et gentil. C’est une machine : il est fait ainsi. On ne
pourra jamais en dire autant des humains. »
Ce que j'ai préféré:
° Les "mentalités" des robots dirigés par les trois Lois de la robotiques
° Les situations rocambolesques dans lesquels sont menés les personnages
° La manière dont l'auteur joue avec ces trois Lois
° L'écriture
Ce que j'ai moins aimé:
° Le fait que cela soit un recueil de nouvelles
Commentaires
Enregistrer un commentaire