DRACULA de Bram Stoker


15/20

Edition: Pocket (1992)

Origine de l'auteur: Irlandais

Traduction: Jacques Finné

Titre original: Dracula (1897)

Genre: Fantastique, épistolaire, horreur, gothique.

Nombre de pages: 575








Jonathan Harker, jeune notaire, est envoyé en Transylvanie pour rencontrer un client, le comte Dracula, nouveau propriétaire d'un domaine à Londres. A son arrivée, il découvre un pays mystérieux et menaçant, dont les habitants se signent au nom de Dracula.
Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu'éprouver un angoisse grandissante. Très vite, il se rend à la terrifiante évidence: Il est prisonnier d'un homme qui n'est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres...




C'est sans aucun à priori que je me suis lancée dans cette lecture ni connaissant rien de rien à Dracula car je n'ai vu aucune des nombreuses adaptations ciné (oui je sais, certains diront que c'est un gros trou dans ma culture cinématographique, que je compte remédier un jour !). Enfin je connais quand même un chouïa  le contexte de l’histoire. Je savais qu'il s'agissait d'un comte vivant dans un château en Transylvanie, et j'avais également des connaissances rudimentaires sur les aspects typiques du vampirisme (peau blanchâtre, suceur de sang n'aimant pas l'ail ni tout objet relatif à l'église tel que la croix, etc).
Je ne savais donc pas du tout à quoi m'attendre, ni même si c'était plus un livre tirant vers le fantastique ou l'horrifique. Globalement j'ai été agréablement surprise, bien que mon avis soit assez partagé. 
Le début du roman est juste magistralement réussi. Malheureusement cela regroupe assez peu de pages (80 sur plus de 500…). Il s'agit de la partie où l'on suit Jonathan qui se rend en Transylvanie, et qui est accueilli par le comte Dracula en personne. Ce moment m'a vraiment donné des frissons, l'ambiance tendue et glauque est extrêmement bien rendue et le personnage de Dracula m'a fait froid dans le dos. J'ai vraiment aimé cette introduction qui mêle savamment événements surnaturels, mystère, angoisse et émotions.


« Pour toute réponse, il hocha la tête. Une des femmes se précipita sur le sac et l’ouvrit. Mes oreilles m’ont sans doutes trompées – sinon je serais prêt à jurer avoir entendu le faible vagissement d’un enfant. Les femmes s’assemblèrent autour de leur butin, tandis que je demeurais incapable du moindre geste, paralysé par l’horreur. »


J'ai trouvé que la suite n'était pas aussi bonne malheureusement et cela m’a un peu frustrée… Il y a en fait un cruel manque d’action, ce que je m’attendais quand même à avoir avec ce genre d’histoire. Les répétitions sont aussi légions, ce qui rend le récit assez lent et quelque peu contemplatif.

Les personnages permettent heureusement de masquer un peu cet aspect, rendant le récit intéressant et surtout pleins de sentiments. J’ai particulièrement apprécié le Docteur Van Helsing, qui n’a rien à voir d’ailleurs avec le personnage du film du même nom ! Leur seule ressemblance est qu’ils « traquent » les vampires. Enfin disons dans le cas du livre qu’il est le personnage qui s’y connait le mieux en phénomène surnaturels. Il m’a un peu fait pensé à Sherlock Holmes dans sa manière d’exposer les faits, ou au contraire, de laisser planer le mystère sur ce qu’il se passait (alors qu’on comprend bien que lui à l’air d’avoir déjà percé les mystères mais les garde pour lui). Les autres personnages sont pas mal aussi, j’ai cependant moins aimé la gent féminine. Il faut dire aussi que vu les us et coutumes de l’époque, la femme ne pouvait pas avoir un rôle très actif dans l’histoire, elles sont sans cesse surprotégées par les hommes qui sont « les hommes de la situation ».
Je déplore aussi  que les apparitions du comte Dracula ne soient pas si nombreuses que cela.

L’église et particulièrement la Foi prend également une grande part dans le récit. Ça m’a d’ailleurs un peu agacé à la fin. Les leitmotiv du genre « que Dieu lui vienne en aide », « gardons la Foi mes amis, elle seule pourra nous protéger du mal, si Dieu le veut, bla bla bla» et d’autres phrases du genre « pitié pour son âme de damné… » etc (ce ne sont pas les termes exact, mais l’idée est la même) sont très redondants, particulièrement dans la dernière partie. Encore une fois, l’histoire se passe à une époque où l’église était vraiment très présente dans le quotidien des gens, ils se signaient quand une manifestation étrange se présentait, priaient lorsqu’un parent tombait malade, etc …

Le style d’écriture m’a par contre conquis. J’ai eu un peu peur quand je me suis rendue compte que toute la narration allait se faire par le biais des journaux tenus par les différents personnages, ainsi que de coupures (trop peu présente c’est dommage) de journaux et de lettres envoyés entre eux. C’est une manière de rendre le récit plus immersif et d’avoir une meilleure perception des sentiments et des questionnements personnels de chacun.


« 28 septembre. Merveilleux, le bien que procure une bonne nuit ! Hier, je me sentais presque disposé à accepter les monstrueuses idées de Van Helsing et aujourd’hui, elles me semblent sinistres, des outrages au bon sens. Je suis pourtant certain que lui, il y croit, et à fond. Je me demande si son cerveau ne s’est pas dérangé ! Il doit exister une explication rationnelle à tous ces mystérieux événements. Mais ne seraient-ils pas dus au professeur seulement ? Il est si monstrueusement intelligent, s’il perdait la tête un jour, il accomplirait toujours ses desseins avec une obstination aussi effrayante que merveilleuse. "


Pour terminer avec un énième petit bémol, la fin m’a un peu déçue. Je ne savais pas du tout si ça allait bien se terminer ou pas donc de ce côté-là le suspense était au rendez-vous, mais tout se termine trop vite. J’attendais une fin splendide et prenante, au moins aussi bien que la première partie, je ne l’ai pas eue.

La présente édition est une traduction de Jacques Finné. Je l’ai trouvé très bonne. Apparemment toutes les traductions ne se valent pas, n’ayant pas lu les autres (et ne comptant pas le faire) je ne peux pas faire de comparaison. A la fin se trouve également une courte nouvelle « L’invité de Dracula » qui a été publié à titre posthume, mais qui initialement devait faire partie du premier chapitre du roman. C’était assez plaisant à lire aussi. Ensuite on a droit à une petite explication du « vampire dans la littérature » qui est intéressante à lire.


En Bref :
La critique parait assez négative comme ça, mais malgré les imperfections citées j’ai assez bien aimé l’ambiance générale. Je ne me suis pas ennuyée malgré les répétitions. Et puis c’est un classique de la littérature fantastique. Il ne serait pas le premier roman à exploiter le thème du vampire, mais c’est à mon avis l’un des plus connus et il dépeint un Dracula assez noir, flippant et vicieux. Il vaut donc quand même le détour. 




Ce que j'ai préféré:
° La première partie avec la rencontre du compte Dracula
° Le style d'écriture et le genre sous forme épistolaire
° L'ambiance générale mystérieuse et angoissante
° Les personnages, surtout Van Helsing



Ce que j'ai moins aimé:
° Les personnages féminins
° Trop de répétitions et la lenteur du récit
° Une fin trop abrupte
° Un cruel manque d'action
° Le peu de présence de Dracula finalement

Commentaires

  1. Et dire que je ne l'ai jamais lu, alors que je connais les différents films par cœur, surtout celui avec Christopher Reeve et aussi celui avec Keanu Reeves et Gary Oldman.

    Je pense que ça ne doit pas être évident à lire quand on connais l'histoire par coeur.

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  2. Ah oui c'est surement pas pareil quand on connait si bien effectivement!
    Mais les films peuvent parfois être assez différents et prennent parfois des libertés donc le livre pourrait quand même peut-être te surprendre ^^ (même si la fin est connue, je n'ai aucune idée de la "fidélité" ou pas des films ...).

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